L’Île des Pins, au plus près du paradis

Située au Sud de la Nouvelle-Calédonie, l’Île des Pins est un petit bijou de la nature. Pour une superficie de 150 km², l’Île compte moins de 2000 habitants. Les plages sont plus belles les unes que les autres, les gens y sont décontractés, et surtout la nature y est respectée. Nul part ailleurs nous avons observé de plages aussi propres qu’ici. La conscience écologique est présente, et préserver la beauté naturelle de cet endroit est un véritable objectif pour les habitants.

Début Juillet, la famille d’Antoine atterrit en Nouvelle-Calédonie. Après deux semaines sur Nouméa à visiter le Sud et explorer les fonds marins, nous quittons ensemble la capitale pour rejoindre les Îles. La première (et pas des moindres) est donc l’Île des Pins, pour 4 jours de pur bonheur.

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Baie d’Upi

Depuis Nouméa, il existe deux possibilités pour rejoindre ce joli bout de terre.

– La plus économique, le Betico (prononcé ‘Bétitcho’). Le Betico c’est le bateau inter-îles du territoire. Cette option économique n’est pas la plus rapide mais permet tout de même d’arriver à destination en 2h30 pour 5900 cfp (50€) par personne. Je n’en ai pas fait l’expérience, néanmoins plusieurs personnes autour de moi l’ont faite, et deux points notables en ressortent. Le côté négatif semble être lié au mal de mer, à la houle qui se fait plutôt bien ressentir sur le bateau. Ce peut être long 2h30, si on se tord de douleur… Mais le point positif, c’est la beauté du paysage, la vue sur l’une des plus grandes barrières de corail au monde, et avec de la chance il est possible de voir des baleines pendant la saison (de Juin à Août).

– La plus confortable, AirCalin. La compagnie d’aviation de la Nouvelle-Calédonie désert particulièrement bien ses Îles Loyautés. Au départ de Nouméa (Aérodrome de Magenta), comptez trente minutes seulement pour rejoindre l’Île des Pins. Cette option, plus rapide que la précédente, reste cependant plus cher avec un aller à environ 9400 cfp (78€) par personne. Mais choisir l’avion c’est aussi pouvoir admirer la vue du ciel incroyable sur l’océan pacifique et ses îles…

Nous concernant, nous arrivons à l’aérodrome de l’Île vers 15h30, récupérons une voiture de location et allons poser nos affaires à l’hôtel. Les parents d’Antoine ont choisi le très bel hôtel Kou Bugny entre les baies de Kanuméra et de Kuto.

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Aérodrome de l’Île des Pins

KOU BUGNY

Nous séjournons à cinq dans un Bungalow-Suite-Family. Le bungalow est composé d’un rez-de-chaussée comprenant un petit salon (canapé, mini-frigo, télévision…), une salle de bain, un WC et une chambre parentale ; ainsi qu’une mezzanine pouvant accueillir jusqu’à quatre lits simples.

Nous sommes tous charmés par les lieux, confortables et propres, mais le cadre n’y est pas pour rien non plus…

L’hôtel est situé le long d’une route (peu fréquentée, comme toutes les routes de l’Île), seule barrière avec la baie de Kuto. Autrement dit, une fois sur le parking de l’hôtel, faites cinq pas en avant et vous êtes sur la plage, avec une vue à couper le souffle.

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Baie de Kuto et ses pins colonnaires

BAIE DE KUTO

La baie de Kuto est donc la première baie que l’on admire sur l’Île. Du sable blanc, une eau translucide, des pins à perte de vue, et un couché de soleil magnifique. On l’admire les pieds dans le sable, et on fête ça autour d’un verre, une bonne soirée 🙂

Bon à savoir : il arrive que des paquebots de touristes étrangers accostent à la baie de Kuto pour passer la journée sur l’Île. Ces paquebots transportent quelques milliers de passagers qui envahissent littéralement les lieux. Si vous tenez à votre tranquillité, il est préférable de se renseigner en amont sur les arrivées de ces bateaux.

BAIE D’ORO et sa PISCINE NATURELLE

La baie d’Oro est réputée pour sa piscine naturelle, et on sait pourquoi. Pour y accéder, deux choix possibles : traverser la baie d’Upi en pirogue pour ensuite rejoindre la piscine en quarante minutes par un petit chemin menant au guichet (je ne l’ai pas fait donc je ne suis pas apte à vous en parler) ; ou alors rejoindre directement ce ‘guichet’ par la route, payer 200 cfp par adulte et marcher jusqu’à la piscine en traversant un bras d’eau qui peut vous tremper jusqu’à la taille à marée haute.

Heureusement pour nous, nous arrivons à marée basse et le bras d’eau ne constitue pas un réel obstacle. Néanmoins, je vous conseille de prendre des chaussons d’eau pour marcher. Une fois traversé, il faut continuer plusieurs minutes avant d’apercevoir la fameuse piscine naturelle. En tout, compter 15-20 minutes pour atteindre le lieu depuis le guichet.

Arriver à marée basse sur les lieux c’est bien car vous êtes seuls au monde, mais il faut être près à être un peu déçu quant à l’absence d’eau. Quand je dis ‘déçu’ c’est relatif, si vous n’avez jamais vu de photo de la baie sous toutes les coutures, pas de soucis, mais si comme nous vous vous en êtes fait une montagne (merci Instagram) alors là en effet, c’est pas exactement pareil. Cependant, l’océan alimente la piscine assez rapidement et il est tout de même possible de prendre son masque et son tuba pour découvrir les merveilles sous-marine (à ce moment-là on regrette de pas avoir le matos pour photographier ça). Cette piscine est un véritable aquarium, il y a un nombre incroyable de poissons : des clowns, des perroquets, des coffres et même des oursins crayon. Mais les rois ici sont les bénitiers, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, ces coquillages font le bonheur de nos pupilles.

A marée haute, le lieu devient féerique avec tous ses pins colonnaires, l’eau cristalline, le sable blanc, le calme… Mais si ce lieu est toujours aussi beau, c’est que les visites sont régulées et que les habitants de l’Île passent derrière les touristes régulièrement pour s’assurer qu’aucun déchet ne traîne ou que l’océan n’en a pas rejeté dans la piscine naturelle.

La baie d’Oro fait partie des endroits touristiques de rêve que l’on retrouve régulièrement sur les réseaux sociaux. Pour préserver ces lieux, qu’ils conservent leur beauté, il est à mon avis primordial de respecter la biodiversité et de la protéger. J’aime trouver la nature propre et savoir que ma présence n’impacte pas sur la vie des êtres vivants autour, et j’imagine que pour vous aussi c’est important. Essayons alors de ramasser les déchets (les nôtres et ceux oubliés), de regarder où nous mettons les pieds sous l’eau pour ne pas piétiner les coraux, effrayer les bénitiers et surtout essayons de penser qu’en ces lieux nous ne sommes que des invités, alors laissons la nature en place pour ne pas en perturber les habitants. Leur vie vaut autant que la nôtre.

Après une journée à flâner sur la plage, la seconde journée sur l’Île est plus sportive.

PIC N’GA

Le Pic N’Ga, avec ses 268 mètres de haut, est le point culminant de l’Île. La journée de la veille étant tranquille, nous décidons de faire la randonnée jusqu’au sommet de cette petite montagne. L’accès au sentier est payant, 100 cfp par personne à déposer dans une boite à l’entrée. En NC, beaucoup de chose fonctionne sur la confiance. En fonction du rythme, il faut entre trente et soixante minutes pour arriver en haut du Pic. Nous marchons quarante minutes avant d’admirer la magnifique vue à quasi 360° sur l’Île et l’océan.

Le chemin de randonnée est rude par endroit, mais le jeu en vaut la chandelle. Le paysage est vraiment incroyable et nous n’avons croisé que deux ou trois personnes. La descente est plus rapide, surtout que le pique-nique n’attend plus que nous ! 🙂

Je vous recommande vivement de faire cette randonnée, elle vous laissera un chouette souvenir.

GROTTES DE LA REINE HORTENSE

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une grotte (incroyable scoop). Pour s’y rendre, ouvrez l’œil, un panneau indique le lieu sur un chemin de terre, dans un virage à droite le long de la route principale. Une fois arrivés, une femme nous accueille gentiment en nous racontant l’histoire du lieu et nous permet d’accéder à la grotte (située sur sa propriété). L’accès est donc payant, il faut débourser 300 cfp par personne. Le petit chemin qui y mène, passant sous les grands arbres, est mystique. En tendant l’oreille, vous pouvez entendre les oiseaux, les feuilles qui bougent, et même d’autres animaux, ou encore le bruit de l’eau. On adore.

La grotte n’a rien de particulier, mis à part qu’il faut venir avec des lampes car il fait très sombre à l’intérieur. On y aperçoit des chauves-souris mais pas la Reine Hortense… Dommage !

BAIE DES ROULEAUX 

Située derrière un camping, la baie des rouleaux est accessible pour 200 cfp par personne. Deux poneys et un chien nous guident jusqu’à l’entrée de la plage. Le lieu est calme, il n’y a évidemment personne, l’idéal pour se poser après une longue journée 🙂 En revanche la baie porte bien son nom, les nombreux rouleaux peuvent rendre la baignade dangereuse.

BAIE D’UPI

Le lendemain, l’émerveillement est encore au rendez-vous. Nous retrouvons Henri, piroguier kanak, à la baie de St-Joseph pour un tour en pirogue. Comme plusieurs autres sur l’Île des Pins, il propose de découvrir la baie d’Upi à bord de ce bateau typique. Il faut savoir qu’organiser des vacances en Nouvelle-Calédonie se révèle parfois compliqué, du fait de la mentalité Kanak, bien plus détendue que la nôtre. Bref, retrouver le point de rendez-vous et le bon piroguier fût un peu bordélique, mais cela ne nous a pas empêché d’en profiter. En revanche, la météo menaçante et le vent qui se lève nous inquiètent. Croisons les doigts pour que ça passe !

Henri – désormais localisé – nous fait signe de rejoindre l’embarcation. Munis de nos super claquettes (= tongs) nous avançons sans écraser les holothuries, vraiment nombreux. Je vous montre ce que c’est via une photo Wikipédia :

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Boudin mou d’environ 20 cm qui mange du sable x)

On a de l’eau jusqu’aux cuisses, c’est folklorique mais ça nous fait rire ! Nous voilà sur la pirogue tous les cinq, avec une autre famille. Nous partons enfin, les voiles suffisent à faire avancer le bateau. L’eau est d’une couleur folle, si transparente. On voit rapidement de beaux coraux et des tortues. On se caille un peu mais pourtant on tente de glisser nos orteils dans l’eau ! La baie est chouette, il y a plein de grosses roches qui émergent par-ci par-là !

Nous arrivons au bout de la baie pour déposer la famille se rendant à la baie d’Oro (rappelez-vous, le petit chemin dont je vous parlais). Nous faisons demi-tour tranquillement avec la pirogue pour nous seuls, puis le temps se lève et révèle les belles couleurs de l’océan 🙂 Le moment est paisible, on profite, on en prend plein la vue.

En y repensant, c’est vrai que l’on ne se rend jamais compte immédiatement que l’on vit quelque chose d’unique, d’intense, qui nous marquera profondément. On a beau être au paradis, le savoir, j’ai l’impression qu’on ne réalise tout cela qu’après tellement c’est fou. J’aurai beau revivre cents fois ce moment, je peux affirmer que je serais incapable d’en profiter plus.

Le silence, la beauté du paysage, être ensemble, vivre un moment privilégié, se concentrer sur les tortues et les poissons, admirer un petit requin bataillant pour manger un poisson, faire en sorte que nos orteils soient toujours en contact avec l’eau, que nos tongs ne tombent pas hors du bateau, tout ça constitue un moment incroyable de bonheur. Cette chance de vivre ce genre de moment est inexplicable. Je souhaite à tout le monde d’en faire l’expérience au moins une fois, de ressentir le plaisir de savoir que tu es heureux.

Le paradis c’est dans la tête, mais pour moi l’eau cristalline du pacifique y contribue grandement. Pas un jour ne passe sans que je rêve de remettre ma tête sous l’eau, même si j’avais froid, juste pour observer les poissons en PMT, profiter du silence de l’océan, plonger avec les tortues ou aller voir les nudibranches.

Breeeeeef ! Cette balade en pirogue se termine, on a passé deux très belles heures. Je vous conseille cette sortie c’est certain, mais c’est vrai que cela reste un budget. Je ne connais pas le prix exact, mais la fourchette se situe entre 25€ et 40€ par tête.

PLAGE DE KANUMERA

De retour à notre case, nous allons nous baigner dans la baie juste à côté de Kuto. La baie de Kanuméra est paradisiaque, et située à seulement 5 minutes de l’hôtel.

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Baie de Kanumera au soleil couchant

C’est une petite baie, accolée à un hôtel, donc nous ne sommes pas seuls. Après avoir trouvé un endroit pour pique-niquer, et le temps de digérer, nous voilà déjà à l’eau. Dans la baie de Kanuméra, un énorme rocher rond abrite une faune et une flore protégée. Il est interdit d’en faire le tour afin de préserver les lieux. Je vous le dis parce que nous ne le savions pas et que nous avons vu trop tard le panneau présentant cette réserve naturelle. Néanmoins, il vaut mieux rester sur les bords pour admirer les poissons perroquets et les tortues.

En parlant de tortue, j’aimerai passer un message important :

Lorsque nous sommes dans l’océan, nous ne sommes pas chez nous. Nous admirons ce qu’il contient, les beautés dont il regorge, mais nous devons nous émerveiller avec nos yeux et seulement nos yeux ! Les tortues marines (entre autres) sont des espèces menacées, certaines même sont en voie d’extinction. Ces animaux vivent leur vie, mangent, nagent et respirent sans se préoccuper de notre présence, qu’ils tolèrent. Alors pour ne pas perturber leurs habitudes, en tant qu’êtres intelligents, nous, les Hommes, devons adopter un comportement adéquat. Le respect des océans et de sa population est très important, et il convient de rappeler que la tortue n’est pas un moyen de locomotion : ON NE S’ACCROCHE PAS A LEUR CARAPACE !

D’une part, elles ont régulièrement besoin de retourner à la surface pour respirer, alors s’y accrocher pourrait leur porter atteinte. D’autre part, ce genre de comportement qui peut paraître anodins, poussent les tortues à éviter les hommes, donc les plages et menacent leurs pontes. Vous imaginez la suite. Il en va du bien-être de ces espèces ainsi que du respect de la nature que d’adopter des comportements humbles et respectueux envers tous les habitants des océans. Faisons preuve d’intelligence et de maturité pour une fois, on leur doit bien ça 🙂 

Ainsi, se termine notre séjour et cet article sur l’Île des Pins, un morceau de paradis au cœur d’un océan turquoise rempli de poissons magnifiques ! Un dernier repas, une dernière nuit berçée par les vagues avant de reprendre l’avion dès le lendemain matin.

En parlant de repas… en voici typique : salade de papaye, laitue et citrouille ; riz ; igname-coco ; thon mi-cuit au curry. Le tout servi avec une bonne citronnade maison ! Merci à Jean, que vous retrouverez au gîte Chez Lylone.

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Copieux repas kanak 🙂

Après discussion, ma belle-famille, Antoine et moi-même sommes d’accord pour dire que l’endroit était incroyable. Nous y retournerions volontiers s’il n’y avait pas 40h de voyage et quelques zéro en trop sur le prix du billet x) En tout cas, si vous passez par la Nouvelle-Calédonie, que vous aimez l’océan, la nature, le calme, les plages et les paysages verts et bleus, n’hésitez pas une seule seconde, ce sera forcément le bon choix.

Je vous fais des bisous, (car oui on commence à se connaître maintenant 🙂 )

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Le bonheur à la piscine naturelle de la baie d’Oro

A bientôt à la découverte d’une autre Île Loyauté…

Elisa

PS : aucune photo – sauf les trois vues du ciel – n’est saturée ou retouchée , les couleurs sont les mêmes que dans la nature ! 


4 réflexions sur “L’Île des Pins, au plus près du paradis

  1. C’est absolument magnifique, et encore une fois la couleur de l’eau est surréaliste ! Je trouve ça très bien de rappeler que nous ne sommes pas chez nous et qu’il convient de respecter les nombreux habitants de ces jolis milieux. Plein de love ❤️

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