(cet article sort un peu tard, je m’en excuse, je l’avais un peu oublié…)
La fin d’une aventure en annonce le début d’une autre 🙂 Au revoir l’Asie et bonjour la Nouvelle-Calédonie.
La Nouvelle-Calédonie est un territoire d’outre-mer français long de 400km pour une largeur d’à peine 60km. C’est une petite île du pacifique, située à l’est de l’Australie et au Nord de la Nouvelle-Zélande. Le climat sur le territoire est chaud en été (environ 35°), de septembre à février ; et pluvieux de mars à août (environ 20°).
Nous atterrissons à l’aéroport de La Tontouta le 14 Janvier 2019, vers 18h… et il fait nuit. Le rythme du soleil ne facilitera pas notre adaptation.
Nous passons notre première nuit à l’auberge de jeunesse de Nouméa. Nouméa, c’est le cœur de l’île, 1/3 des habitants vivent ici, sur la côte ouest. Les gens de toute l’île viennent y travailler. Ainsi, c’est dans cette capitale que nous décidons de nous installer quelques mois.

Le logement :
Avant même de poser les pieds sur le territoire, nous avons trouvé un logement, à Port Plaisance, un quartier plutôt tranquille et bien situé.
Grâce à Facebook et son importante communauté ‘d’expatriés’, l’application regorge de pages dédiées à l’entraide. C’est par cette plateforme que nous trouvons notre logement de particulier à particulier : un petit meublé (rare à Nouméa) dans un quartier touristique. Les quartiers ont leur importance dans la capitale. La ville est grande et certains quartiers sont plus mouvementés que d’autres. De fait, nous privilégions les lieux touristiques, à savoir proche de l’océan, au sud de la ville.
Lorsque nous récupérons les clefs du meublé, les propriétaires sont en vacances. Visiblement, il n’y a pas de voleur car la porte est ouverte. Le petit studio se situe sous la terrasse des propriétaires dans un renfoncement. Leur maison est à moitié construite dans la falaise, il n’y a donc aucune lumière naturelle dans le logement. Au bout de deux semaines, nous nous rendons compte que cela ne nous convient pas du tout. Nous payons 90.000 cfp par mois pour moins de 20m2, un micro-onde et un barbecue en guise de cuisine, aucune climatisation sous 40°C, une porte d’entrée qui ne touche pas le sol et laisse le champ libre aux cafards et aux scolopendres !
L’administratif :
Ah l’administration à la française, quel enfer ! Impossible d’obtenir quoi que ce soit ici sans un justificatif de domicile : ni carte Sim, ni compte en banque, ni d’adresse postale, nada. Nous avons bataillé pour obtenir les documents requis auprès de nos propriétaires. Après plusieurs jours nous réussissons finalement, ce qui nous permet d’ouvrir un compte bancaire. Ensuite nous achetons un forfait téléphonique chez le seul opérateur existant, Mobilis et qui dit monopole dit prix élevé.
L’essentiel de l’administratif étant fait (merci Antoine de t’y être consacré corps et âme), il nous reste à déposer nos C.V. enfin complétés avec un numéro local à 6 chiffres !
Le boulot :
Notre logement se situe à dix minutes de la Baie des Citrons. Avec l’Anse Vata, ce sont les quartiers les plus touristiques de Nouméa. Nous y passons plusieurs heures à déposer des C.V. dans des restaurants (les baies en regorgent), des boutiques… Finalement, cela porte ses fruits et le 2 Février, je commence à travailler. Je suis embauchée en tant que serveuse dans un petit bistrot face à la mer, et malgré mon inexpérience on me laisse ma chance. Je bosse en journée, pour le service du matin (petit-déjeuner et brunch) et du midi. Le soir, le restaurant ferme. Je suis embauchée en CDI, au SMIC (qui à ma grande surprise est inférieur au SMIC imposé par le code du travail en métropole) et en 39h (oui, on est moins bien payé et les 35h ne s’appliquent pas).
Antoine continue de chercher, et passe quelques entretiens, pas tous fructueux malheureusement. Mais au bout d’un mois sur le territoire, le groupe SCIE, qui possède notamment les chaînes de magasins Casino, le recontacte. Antoine saisit l’opportunité et accepte de travailler en tant qu’hôte de caisse au Casino juste en bas de chez nous. Il est embauché d’abord en CDD, en 39h également, puis son contrat sera renouvelé au bout de trois semaines pour seulement 20h.
Antoine gardera son travail jusqu’à fin juin, le début de nos vacances. Quant à moi, je changerai de boulot au bout de deux mois pour travailler dans un grand hôtel jusqu’à fin juin.
La réalité financière :
La claque. Après quatre mois en Asie, dans l’une des parties les plus attractives du monde pour nous autres européens, le choc est rude. Nous passons sans transition d’un repas à 2€ dans un restaurant cambodgien à une pizza à emporter en Nouvelle-Calédonie pour 24€.
Pour ne pas exploser le budget nous mangeons du riz, des lentilles, des nouilles et des patates douces. Les produits laitiers, les poissons, les fruits exotiques sont hors de prix, donc nous nous en passons. Beaucoup de produits sont importés, expliquant ainsi leur prix, mais pour les fruits exotiques, nous n’avons pas d’explication. En effet, les pommes en provenance de France métropolitaine sont bien moins onéreuses que les mangues ou les papayes qui poussent sur le territoire. Dommage 😦
Le moral :
Avec le recul, à nous deux, nous avons eu besoin de deux mois pour nous acclimater. Les débuts ont été plus difficiles pour Antoine, avec la gestion de l’administratif, aucun travail à l’horizon, le manque de la famille, des amis, l’inactivité… Me concernant, j’ai rapidement trouvé du travail, je m’y suis fait une amie, Laurie. Mais au bout d’un mois mon moral a chuté et j’ai ressenti le manque d’aventure, des amis, de la famille, la routine…
Nous sommes coupés de tout à Nouméa. Depuis la capitale, aucun endroit de l’île n’est accessible à moins d’une heure de route, hors nous n’avons pas acheté de voiture dès le premier mois.
Mais à deux nous sommes plus forts et nous surmontons cette épreuve, plus éprouvante qu’on ne l’aurait pensé. Si les débuts sont chaotiques, c’est pour mieux apprécier les moments extraordinaires que nous vivrons par la suite.
L’océan :
La Nouvelle-Calédonie est protégée par la barrière de corail, la seconde plus grande du monde. Ses eaux sont magnifiques et abritent une faune et une flore incroyables. La plage de la Baie des Citrons à Nouméa est une des plus belles de la capitale. Nous habitons à seulement quelques minutes à pieds, un bonheur. Rapidement, nous nous offrons le matériel minimum pour découvrir la vie sous la surface. Equipés de nos palmes, notre masque et tuba, nous nous rendons régulièrement dans les eaux turquoises de la baie. Chaque minute passée à contempler les centaines de poissons colorés qui vivent ici, à quelques mètres de la rue, est un vrai bonheur. Ce spectacle a le don incroyable d’émerveiller mes journées et de remonter mon moral à bloc. Visiblement, les habitants préfèrent nager ou bronzer car nous sommes très souvent les seuls à nous aventurer au dessus des coraux !
Mais si nous trouvons la Baie des Citrons si riche en vie (clown, sergent-major ou perroquet), c’est que nous n’avons encore rien vu. En effet, nous attendons d’être installés dans notre nouvel appartement, pour passer notre niveau 1 de plongée…*-*
Le nouveau logement :
Un mois dans le studio sans lumière nous suffit largement. Nous le quittons avec plaisir pour un petit appartement avec vue sur l’océan. Nous sommes à la Baie des Citrons, à une minute de la plage, à cinq du travail d’Antoine et du mien. Nous avons trouvé le logement par agence cette fois, mais celui-ci est équipé correctement. Nous avons la climatisation, un balcon, une vraie kitchenette et aucun insecte. Le matin, les perruches loriquets viennent par douzaine discuter juste sous notre fenêtre… un pur bonheur. C’est un nouveau départ.
Les belles rencontres :
Visiblement, en Nouvelle-Calédonie la cordialité est de mise. Les locaux, les kanaks, sont d’une grande gentillesse, que ce soit en ville ou à la campagne. Nous sommes surpris de voir que tout le monde se dit bonjour. Les gens vous sourient ou vous font un signe poli de la main s’ils sont en voiture ! Nous n’avons vu ça nulle part ailleurs, et ça réchauffe le cœur.
Sur place, des amis de la famille d’Antoine nous ont épaulés à notre arrivée. Ils ont égaillé certains de nos week-end en nous baladant sur l’île. Nous visitons Nouméa pour la première fois avec eux, sous leurs explications historiques. Puis nous sortons pour la première fois de cette ville également grâce eux, avec la découverte des Chutes de la Madeleine. Nous leur sommes reconnaissants pour tous leurs conseils, leurs bons plans, les bons moments passés en leur compagnie.
Au restaurant où je travaille, une nouvelle serveuse est embauchée quelques jours après moi, Laurie. Nous avons le même âge, elle aussi revient d’Asie et s’est installée à Nouméa peu de temps après nous. Nous sympathisons très vite. Nous passons plusieurs soirées ensemble, à jouer aux cartes et à manger ! Une habitude avec la reine des crêpes qui ne va pas pour nous déplaire 😀 Je suis bien contente que nos chemins se soient croisés.
La voiture :
Nous pensions naïvement que nous n’aurions pas besoin de voiture pour vivre en Nouvelle-Calédonie. Alors non ce n’est pas indispensable si l’on ne compte pas découvrir le territoire. Mais nous ne sommes pas là que pour bosser et ne rien voir de ce petit bout de paradis. Finalement, nous décidons d’investir. C’est l’achat le plus utile que l’on ait fait, sans aucun doute. Si cette petite Twingo nous a donné du fil à retordre lors de notre départ, elle a tenu la route bien plus que ce que l’on ne l’imaginait 🙂 Grâce à elle, et l’essence dont elle se délecte (à noter qu’ici le prix n’est pas excessif), nous pouvons maintenant partir à l’aventure !

J’espère que cet article sous forme de petit retour d’expérience, vous plaira. C’est un peu plus personnel, mais c’est aussi la réalité donc cela me semble important d’en parler 🙂 S’adapter à un nouvel environnement peu prendre du temps, c’est vrai. Mais il faut s’accrocher pour pouvoir se créer de chouettes souvenirs ensuite. Nouméa regorge d’activités diverses à faire pour pouvoir s’acclimater et se rendre la vie plus agréable 🙂
Bisous à tous,
Elisa
2 réflexions sur “Vivre à Nouméa, un mois d’adaptation”